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"j'ai toujours été nulle en radis moi !"

Dixit une dame au marché Quai St Antoine, ce matin.
Le producteur aurait pu mieux lui parler de la variété du radis, lui donner des conseils pour déguster de la belle manière le fruit de son travail - mais non - il s'est juste foutu de sa gueule
"ce s'ra tout ? Ah, elle est bien bonne celle-là... nulle en radis ! "

Sur le coup, je n'ai pas tiqué; mais quand je suis rentré, j'ai repensé à tout ça - et trouvé une métaphore dans cette scène d'un producteur qui se moque, qui ne sait pas conseiller. S'il avait été fier de ses radis, il aurait pu vanter leur texture ferme et le fait qu'ils laissent un goût en bouche ! Mais non, il n'a aucune fierté dans son produit - et pour cause, ses radis se sont révélés quasi creux à l'intérieur, et avec des fanes qui ne tiennent pas bien - moi qui adore en laisser un bout croquant. J'ai du mettre beaucoup de beurre salé sur ma tartine pour compenser leur manque de soufre - ils sont fadasses - alors que j'aime bien moi quand ils ont du caractère. 

Et puis, je repense au mail d'une cliente à moi qui a tenu à faire elle-même son book suite aux photos qu'on a prises ensemble. Elle a choisi une marque de livres grand public américain, aux pages fragiles et qui laissent des empreintes - moi qui adore ne voir aucune trace sur les pages photos d'un album. Elle ne sait pas que je préfère qu'on ouvre le livre avec des photos en plan large, et que je ne suis pas toujours fan de toutes les double pages qu'elle a mis. Dans six mois son livre Blurb verra ses coins de pages froissés, avec des traces de doigts ici et là, la jaquette qui fout le camp - mais ça va, car c'est un cadeau bon marché qu'elle se fait. 

Quand il m'est venu à l'idée de proposer des albums pour les photos de mes clients, j'ai fait le choix d'aller vers une maison d'édition dont le sérieux n'est pas à remettre en question - ils ont des étuis arty qui aident l'ouvrage à bien se converser, des pages rigides ou semi-épaisses, et pas de pliure au milieu des pages ! Ils pèsent leur poids; s'ils ont un petit détail qui cloche on renvoie l'ouvrage en Italie, il n'y a pas de marge plus courte que prévue ou de noirs et blancs qui sortent teintés !
Sont pas creux moi Madame mes radis !

Des livres on en achète suffisamment pour ne plus savoir qu'en faire, au moment de faire les cartons. Alors bien sûr, des fois on croit faire une bonne affaire - une botte de radis peut coûter entre 0,9€ et parfois le double... mais tout ça ce sont des chiffres, l'argent s'en va s'en vient... le plaisir que vous avez à partager vos photos avec une personne de coeur vos images sur un papier texturé avec une mise en page stylée ...
c'est comme un bonne botte de radis, ça n'a pas de prix.

Pictarulo

Quand je cherche à pousser plus loin la dimension picturale d'une photographie

 je vais voir mon ami Pierre le peintre avec qui je travaille sur un projet abstrait de tâches de peinture appelé Pictarulo. Ses coups de pinceaux amènent un effet pastel qui ont eu leur petit effet auprès de la modèle Joanna. 

Je passe beaucoup de temps dans les musées pour piquer des idées, s'inspirer de certains cadres, formats, détails - c'est ce qui m'amène ensuite à tester tel ou tel papier photo selon les reflets et les renvois de lumière que je cherche - à préférer un support dibon ou plutôt à ce que l'oeuvre soit soit un chassis en bois ! J'ai trouvé de chouettes adresses pour du travail fait main, avec le coeur, et pas en grande quantité.