Holidayz

Pendant l'été, j'ai retrouvé le grand air, shooté la même île que j'avais vu dans les photos de mon père, sans le savoir; j'ai vu grandir la fille des amis de longue date, j'ai marié un couple d'amis dans une vallée espagnole splendide surplombée par des seins; mangé des tapas qui me font déjà regretter de quitter l'Europe; j'ai mis ensemble mes carnets depuis que j'en écris; avec Marie on a suivi des mariés qui nous ont ouvert leur coeurs; et j'ai pris une photo de la forêt du crocodile en face de chez nous - ce sera la vue qu'on a depuis la fête qui s'organise ce week-end pour les 150 ans de la maison familiale. 

Prochain postage - j'ai tiré le portrait d'une modèle deux ans après la première séance.  

 

la manière de voir

"Il m'arrive souvent de prendre l'hélicoptère. A cette altitude, je "lis" les champs de blé, de seigle, les cépages. Je découvre l'identité du fermier, du vigneron, du paysan. Un vrai paysan doit savoir tout faire. Le vigneron malgré tout, reste un peu à part. C'est un spécialiste, un cardiologue. J'ai compris qu'il pouvait être un artiste. 
C'est Jen Jarry qui m'a initié, Jean le vigneron. C'est avec lui que j'ai appris. On allait ensemble dans les vignes, aux premières lueurs du jour. Il me donnait des cours d'oenologie sur le tas. Il m'aidait à reconnaître toutes les feuilles des cépages : le cabarnet, la Syrah, le chardonnay, le grenache, le chenin. 
La vigne a une caractéristique : plus le terrain est pauvre, meilleur est le vin. Si la vigne est rocailleuse, s'il y a un énorme rocher, elle trouvera sa racine derrière ce rocher, et c'est derrière sa racine que le raisin pourra s'exprimer. 
J'adore cette idée, c'est elle qui se rapproche le plus fidèlement de la nature humaine. Je ne juge jamais les gens. J'ai justement envie d'aller voir derrière leur rocher de connerie pour essayer de découvrir autre chose, de révéler leur sève. Evidemment on n'est pas à l'abri d'un picrate. Mais il y a des cépages nobles, des appellations. 
Avec le phylloxera, cette saloperie venue d'Amérique, on a été obligé de replanter des clones. En 7 ou 8 ans, les cépages étaient pourris par cette maladie. Il existe heureusement des vignerons qui travaillent avec de vrais cépages. Il faut être attentif. On s'aperçoit aussitôt de la fantaisie, de la verve artistique d'un vigneron en goûtant son vin. On fait tout de suite la différence entre celui qui travaille avec un esprit créatif et celui qui fabrique un produit commercial. 
Je n'aime pas tellement tous ces gens qui goûtent moderne, qui prennent d'abord le bouquet, où on favorise où on en encourage les arômes primeurs. Cela a été cuvé très court pour développer un maximum d'arômes. Mais tu ne peux pas tout avoir. Si tu développes ton arôme, tu n'auras plus de longueur de vin. Il faut savoir si tu bois le vin ou si tu le sens! Tête de con ! Un très bon vin, c'est simplement comme la nature le dit, comme le cours des saisons. Le printemps, c'est la montée de la sève, l'été c'est l'épanouissement, l'automne c'est recharger la sève, faire en sorte de la mettre à l'abri du gel."

Mars mon amour

Mars mon amour

Quand tu veux remplir le dossier de 20 Pages pour avoir le droit d'être en vacances et de travailler en Nouvelle-Zélande, il te faut dix mille bonnes raisons personnelles pour te motiver à réaliser la mission....

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les moments d'entre...

entre l'été et le printemps néo-zélandais cet automne...
un peu de vacances, entre les Cévennes et Marseille 
et le fromage de chèvre prends une nouvelle saveur
avec un parfum de sauge, ma favorite. 

from 4 to 2 oclock

juste un post banal, sans arrière-pensées - ces formules magiques bourrées d'additifs.
les tags de la poésie parfois sont de volatiles poissons. 

une promenade urbaine, des toits immenses, de l'amour au passage, un voyageur filant Ho,  une danseuse vénézuelienne à la boîte à gants, des amis au regard égarant,

et le dernier verre au Farmer.  

"j'ai toujours été nulle en radis moi !"

Dixit une dame au marché Quai St Antoine, ce matin.
Le producteur aurait pu mieux lui parler de la variété du radis, lui donner des conseils pour déguster de la belle manière le fruit de son travail - mais non - il s'est juste foutu de sa gueule
"ce s'ra tout ? Ah, elle est bien bonne celle-là... nulle en radis ! "

Sur le coup, je n'ai pas tiqué; mais quand je suis rentré, j'ai repensé à tout ça - et trouvé une métaphore dans cette scène d'un producteur qui se moque, qui ne sait pas conseiller. S'il avait été fier de ses radis, il aurait pu vanter leur texture ferme et le fait qu'ils laissent un goût en bouche ! Mais non, il n'a aucune fierté dans son produit - et pour cause, ses radis se sont révélés quasi creux à l'intérieur, et avec des fanes qui ne tiennent pas bien - moi qui adore en laisser un bout croquant. J'ai du mettre beaucoup de beurre salé sur ma tartine pour compenser leur manque de soufre - ils sont fadasses - alors que j'aime bien moi quand ils ont du caractère. 

Et puis, je repense au mail d'une cliente à moi qui a tenu à faire elle-même son book suite aux photos qu'on a prises ensemble. Elle a choisi une marque de livres grand public américain, aux pages fragiles et qui laissent des empreintes - moi qui adore ne voir aucune trace sur les pages photos d'un album. Elle ne sait pas que je préfère qu'on ouvre le livre avec des photos en plan large, et que je ne suis pas toujours fan de toutes les double pages qu'elle a mis. Dans six mois son livre Blurb verra ses coins de pages froissés, avec des traces de doigts ici et là, la jaquette qui fout le camp - mais ça va, car c'est un cadeau bon marché qu'elle se fait. 

Quand il m'est venu à l'idée de proposer des albums pour les photos de mes clients, j'ai fait le choix d'aller vers une maison d'édition dont le sérieux n'est pas à remettre en question - ils ont des étuis arty qui aident l'ouvrage à bien se converser, des pages rigides ou semi-épaisses, et pas de pliure au milieu des pages ! Ils pèsent leur poids; s'ils ont un petit détail qui cloche on renvoie l'ouvrage en Italie, il n'y a pas de marge plus courte que prévue ou de noirs et blancs qui sortent teintés !
Sont pas creux moi Madame mes radis !

Des livres on en achète suffisamment pour ne plus savoir qu'en faire, au moment de faire les cartons. Alors bien sûr, des fois on croit faire une bonne affaire - une botte de radis peut coûter entre 0,9€ et parfois le double... mais tout ça ce sont des chiffres, l'argent s'en va s'en vient... le plaisir que vous avez à partager vos photos avec une personne de coeur vos images sur un papier texturé avec une mise en page stylée ...
c'est comme un bonne botte de radis, ça n'a pas de prix.

Petits mondes

J'aime les moulins à café, les vieilles illustrations botaniques, le visage des copains qui sont clowns et parents à leur tour, les petites graines de blé qui poussent plus vite que la nuit, les yeux d'une poupée qu'on referme gentiment, les potions magiques de papa, et tous les Elzéard, Elouan, Mao, Nakou, Zou ... m e r c i de donner autant.